Véhicules GNV : peut-on rouler au biogaz ?
Encore peu utilisé par les particuliers, le gaz naturel pour véhicules communément appelé GNV est pourtant une solution efficace pour la transition écologique dans la mobilité. Qu'il provienne du réseau de gaz naturel de GRDF ou de source renouvelable, le GNV permet de réduire l'empreinte écologique des véhicules. Il est pour le moment utilisé principalement par les poids lourds, les bus ou encore les camions-bennes. Tour d'horizon sur ce carburant d'avenir.
Qu'est-ce que le GNV ?
Le GNV est le gaz naturel pour véhicules. Il est également appelé Compressed Natural Gas, abrégé CNG et est composé à 97% de méthane. C’est le même gaz qui est distribué par le gestionnaire du réseau français de gaz GRDF et qui arrive dans nos logements. Le gaz est stocké sous pression dans le véhicule mais son stockage sous forme liquide est en phase de développement. Pour approvisionner son véhicule en GNV, il suffit de se rendre en station équipée d’un point d’avitaillement et y faire le plein. On compte aujourd’hui près de 150 stations GNV sur le territoire et de nombreux projets d’ouverture sont en cours de discussion.
GNV ou BioGNV ?
Le GNV se retrouve sous deux formes, comprimé ou liquéfié, et peut provenir de deux sources : du réseau de gaz naturel GRDF ou de source renouvelable par la méthanisation de déchets organiques. On le désigne alors sous le terme de biogaz, ou BioGNV. Il est produit et utilisé à échelle local, c’est un gaz naturel renouvelable et écologique.

Le biogaz, autrement appelé biométhane, peut aussi être injecté sur le réseau général de distribution. En matière d’émissions de CO2, de la production du BioGNV à sa combustion à l’intérieur du moteur, elles seraient réduites de 90% par rapport à l’essence ou le diesel.
C’est à partir d’une multitudes de déchets que peut être produit le biogaz. S’il était davantage développé sur le territoire, il pourrait être une des clés pour arriver finalement l’indépendance énergétique vis-à-vis des pays producteurs et exportateurs.
- Le biométhane est produit localement en France à partir de :
- déchets organiques provenant de l'industrie agro-alimentaire;
- déchets organiques issus de la restauration ;
- déchets organiques provenant d'exploitations agricoles et de l'élevage;
- boues présentes en stations d'épuration ;
- d'ordures ménagères organiques comme le compost.
Le bilan carbone du biométhane presque neutre, du fait du peu d’émissions de CO2 qu’il génère. Les centrales de biogaz se développent, mais de considérables efforts sont encore à fournir en ce sens. Il s’agit d’une énergie d’avenir selon différentes études. L’ADEME estime d’ailleurs qu’en 2050, la France pourrait vivre uniquement avec le biométhane grâce à ses multiples champs d’application : industrie, transports, usage domestique, etc. D’autres techniques tendent également à se développer. C’est notamment le cas pour le Power-to-Gas, qui consiste à transformer le surplus d’électricité produite par des sources renouvelables en gaz hydrogène et l’injecter ensuite sur le réseau de gaz naturel.
Pourquoi le biogaz est l’alternative idéale au carburant fossile ?
La production d’un carburant fossile ainsi que sa combustion dans le moteur d'un véhicule dégagent du CO2 et d'autres éléments très polluants tels que les particules fines et du NOx, l'oxyde d'azote. C’est également le cas pour le gaz et biogaz, mais en quantité plus limitée. En effet, composé essentiellement de méthane, il se consume très bien. Cela permet de réduire :
- les émissions de CO2 d’environ 25% ;
- les émissions de NOx en moyenne de 50% ;
- de 90% à 95% les émissions de particules fines.

Le GNV offre une autonomie très satisfaisante, entre 400 et 500 km avec un plein. Plein qui sera en moyenne 30% moins cher qu’un plein essence ou diesel, avec 1 kg de biométhane aux alentours d’1€.
Contrairement au moteur diesel ou essence, le moteur fonctionnant au GNV est très silencieux et ne dégage pas d’odeurs. Peu polluant et presque neutre en particules fines, le véhicule GNV n’est pas un problème pour la circulation en ville.
Aujourd’hui, les principaux véhicules roulant au GNV sont les poids lourds, les camions-bennes, les utilitaires et les bus. Encore peu utilisé auprès des particuliers, il existe pourtant une large de gamme de modèles proposés par les constructeurs automobiles. Il faut compter cependant environ 2 000€ de plus par rapport à un véhicule essence. D’autre part, il est possible de convertir sa voiture essence en une voiture hybride, utilisant le GNV. Les principaux inconvénients concernent le plein du véhicule : contrairement à l’électrique, il est pour l’instant impossible de recharger sa voiture en GNV chez soi, ce qui serait intéressant au vu des prix du gaz par rapport à l’électricité, et les stations de biogaz se font encore très rares sur le territoire.